Mounir GRAMI

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vendredi 12 octobre 2012

Ghannouchi, ennahda et les salafistes.

Cette vidéo qui fait polémique sur la toile aurait fuité d'après les dernieres informations.
Moi je pense surtout que c'est une mise en scène pré-électorale pour récupérer l'électorat islamiste.
 
 
La vidéo de Rached Ghannouchi, diffusée dans la soirée du mardi 9 octobre sur les réseaux sociaux est censée avoir été enregistrée en mode caméra cachée. Sauf qu’il ne s’agit pas de la première fois que les dirigeants d’Ennahdha sont filmés à l’insu de leur plein gré.
Les propos tenus par Mourou, le cofondateur du mouvement islamique lors de sa rencontre avec Wajdi Ghanim, ont également été rapportés par une caméra indiscrète.
Rached Ghannouchi, le président d’Ennahdha, que d’aucuns présentent comme étant le vrai dirigeant de la Tunisie actuel, est plutôt réputé pour son rigorisme, à la limite de l’intransigeance. Alors que son camarade de toujours, le très tunisois Abdelfattah Mourou, apparaît tout en rondeur, avec un sens de l’humour aiguisé, couplé à un rire facile qui suscite la sympathie.
Les discours de l’un et de l’autre apparaissent très différents. Une question d’accent, d’abord. Quand Mourou a l’intonation gouleyante des beldis de vieille souche, c’est dans les tons rocailleurs que Ghannouchi s’exprimera. Lorsque le Cheikh Abdelfattah multipliera les bons mots à la tunisoise, le Cheikh Rached préférera l’arabe classique aux consonances golfiques. On conviendra cependant, que sous l’objectif des caméras cachées, les deux personnages assument de troublantes ressemblances.
Dans cette vidéo qui n’a pas fini de susciter des remous, Rached Ghannouchi affirmera clairement que «l’appareil de l’Etat est encore détenu par les adversaires». Mais qu’entretemps, il se propose de fournir «toutes les autorisations nécessaires pour lancer des radios, des chaînes de télévision, des associations». Islamiques bien sûr. Elément intéressant, Ghannouchi dressera la comparaison avec la situation tunisienne actuelle avec celle de l’Algérie des années 80. Il soulignera «qu’il faut être patient, pour garantir les acquis» qui ne sont, selon lui, guère irréversible…
C’est en substance, le même langage que tiendra Mourou en février dernier, face à Wajdi Ghanim, le prédicateur salafiste égyptien, et grand militant de l’excision féminine. Le cheikh Mourou fera ainsi remarquer à son hôte, «malgré les apparences, nous sommes faibles. Nous appuyons sur les boutons mais les commandes ne répondent pas. Parce qu’elles sont encore entre les mains de nos adversaires». Il s’agit donc d’un travail de longue haleine, «pour se réapproprier les leviers du pouvoir». Quant aux moyens préconisés, Mourou ira jusqu’à proposer, de «séduire les enfants, pour mieux les opposer à leurs parents».

Il apparait donc que dans les discours privés, dont la teneur n’est dévoilée «qu’accidentellement», les différences entre les ténors d’Ennahdha sont infimes. A l’abri des oreilles indiscrètes, modérés, colombes, et faucons, tiennent sensiblement le même langage.
On constatera également que les sujets des discussions ébruitées, ne s’intéressent ni au chômage, ni au développement économique, encore moins aux problèmes sociaux de nos régions. Alors que durant la campagne électorale, c’est l’exemple turc qui a été mis en avant, avec le chiffre mirobolant des 400 000 emplois à créer en une année. Or manifestement, pour Montplaisir, la Sublime Porte, n’a guère d’attrait au-delà du marketing électoral. Le hanéfite Erdogan pourra toujours se rhabiller, c’est plutôt la secte wahhabite qui les excite.
Ceux qui croyaient percevoir une lutte de tendances au sein même d’Ennahdha en seront pour leurs frais. Si même Mourou, réputé modéré tient finalement le même discours que Ghannouchi en privé, les Sadok Chourou (celui qui a appelé à démembrer les contestataires), et autres Habib Ellouze, ne peuvent que s’en féliciter. Faut-il vraiment attendre la diffusion des déclarations tenues par Samir Dilou dans l’intimité de son salon pour se convaincre qu’à Ennahdha, on ne parle que d’une seule voix ?

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