Mounir GRAMI

Réconcilier la France, pour une société meilleure, un Monde en Paix!

vendredi 12 octobre 2012

Après la guerre des roses, la guerre des bleus.

En 2008, on avait assisté à la guerre des roses entre Ségolène Royal et Martine Aurby. Ce duel avait affaibli le PS qui restait sans leadership. François Hollande avait pu  bénéficier de la scision du parti pour remporter les primaires, Ségolène Royal s'étant rallié à lui comme fera Jean Françaois Copé avec Nicolas Sarkozy pour son retour en 2017. En effet, je présage la victoire de François Fillon à la présidence de l'UMP mais son échec à remporter les primaires façe à l'ex Président de la République.

"Le match pour 2017 a déjà commencé", commente un ancien ministre. Le match en question est encore hypothétique : c'est celui qui pourrait opposer l'ancien président de la République à l'éventuel futur président de l'UMP pour l'élection présidentielle de 2017. En effet, il n'y a plus beaucoup de doute sur la volonté de Nicolas Sarkozy de replonger dans le marigot politique. Quant à François Fillon, favori des sondages pour gagner la bataille de l'UMP, il affirme haut et fort son ambition de se mesurer à François Hollande en 2017. Âgé aujourd'hui de 58 ans, l'ancien Premier ministre n'entend pas laisser passer cette échéance.

En ce début d'automne, ce parfum de guerre donne déjà la nausée à l'UMP, seulement cinq mois après la défaite à la présidentielle. D'autant que la campagne pour l'élection du président de l'UMP prévue le dimanche 18 novembre est de plus en plus tendue entre les rivaux François Fillon et Jean-François Copé. Et pour ne rien arranger, l'ombre de Nicolas Sarkozy plane toujours. Décidé à ne pas se faire oublier, il n'a pas pu s'empêcher de parler de lui lors de sa première conférence accordée jeudi à New York à une banque brésilienne. "Je vais vous faire une confidence : la politique, c'est très dur, on est attaqué sans arrêt. Mais, en même temps, c'est un grand honneur. (...) Je veux maintenant une nouvelle vie, mais pas seulement pour faire des conférences... Ce que j'aime, ce n'est pas la politique, c'est faire. Faire, dans la politique ou ailleurs. Alors où ? Je ne sais pas", a-t-il expliqué, entretenant le flou sur son avenir.

François Fillon "n'a pas de couilles"


En recevant à tour de bras à son bureau parisien, Nicolas Sarkozy ne décourage pas ses anciens conseillers et ses amis proches qui parlent de son éventuel retour. En tacticien chevronné, il distille même quelques piques à l'encontre de son probable futur rival François Fillon, qui, selon lui, obtiendra une victoire serrée face à Jean-François Copé avec "55 %" des voix. François Fillon "ne sera pas à la hauteur. Il ne saura pas convaincre les Français", explique ainsi en privé l'ancien chef de l'État, selon Le Nouvel Observateur. François Fillon "n'a pas de couilles" et "n'a pas la capacité de faire face", raconte encore l'ex-locataire de l'Élysée. Lundi après-midi, Nicolas Sarkozy prendra d'ailleurs un malin plaisir à remettre l'Ordre national du mérite à Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé. Il sait pertinemment qu'en pleine bataille pour l'UMP la remise de cette décoration fera enrager les fillonistes et que cela donnera lieu à une instrumentalisation politique.

Même si François Fillon est agacé, il réagit avec flegme, fidèle à lui-même. Devant les membres de son équipe de campagne, il a minimisé la portée des derniers commentaires de Sarkozy publiés dans la presse : "C'est du clapotis. Cela ne m'intéresse pas. Moi, je fais ma campagne de terrain." Lundi, au moment où Nicolas Sarkozy doit décorer Lavrilleux, Fillon a prévu de tenir un meeting à Tulle, en Corrèze, dans le fief du président François Hollande. Le candidat à la présidence de l'UMP sait bien que, pour Sarkozy, la route est longue et semée d'embûches avant de retrouver les ors de l'Élysée. Finalement, la question n'est pas de savoir s'il a envie de revenir, mais s'il en aura les moyens. "Nicolas connaît trop bien la politique. Il sait qu'on ne revient pas comme ça", a d'ailleurs confié le député de Paris au Figaro Magazine cette semaine.

"Sarkozy, danger numéro un"


En attendant, ses lieutenants se chargent tout de même de répondre aux attaques sarkozystes. "Sarkozy est déchaîné, il prépare sa campagne. En laissant écrire toutes ces insultes, il veut la guerre avec Fillon", fulmine l'un d'eux. Selon les partisans de Fillon, la consigne est claire : jusqu'au 18 novembre, il n'est pas question de déclarer la guerre à Sarkozy puisque ce dernier reste très populaire auprès des militants UMP. Mais après, ce sera une autre histoire.

En cas de victoire à la présidence de l'UMP, l'ancien disciple de Philippe Séguin s'attend en effet à ce que Nicolas Sarkozy fasse entendre pendant trois ans, nuit et jour, une musique retentissante sur l'air "Fillon n'est pas à la hauteur, il n'est pas courageux". Un membre de son staff observe : "Au soir du 18 novembre, le danger numéro un ne sera pas Copé mais Sarkozy." Pour contrer cette offensive, le Sarthois d'origine pourrait prendre de nouveau ses distances avec l'ex-chef d'État et achever ce qu'il avait commencé à faire fin août en expliquant au Point que le "fillonisme pourrait être une approche plus sereine et pragmatique des choses" que le sarkozysme. Dans les rangs de l'UMP, nombreux sont ceux qui pensent que Sarkozy ne reviendra pas. "Loin des yeux, loin du coeur ! Pendant que Sarkozy ira donner ses conférences à l'étranger et gagnera de l'argent, le futur président de l'UMP s'imposera comme la figure de l'opposition. Et puis Sarkozy ne sortira peut-être pas blanc comme neige des affaires Karachi ou Bettencourt", expliquent ces derniers.

Pour la première fois depuis qu'il a embrassé la politique, en 1981, François Fillon veut rouler pour lui-même. Et sa détermination est totale. S'il gagne la bataille de l'UMP, il aura trois ans pour s'imposer comme le chef de l'opposition, démontrer qu'il peut convaincre les électeurs FN et, in fine, prouver que Nicolas Sarkozy n'a pas d'espace pour revenir. "Le futur président de l'UMP doit occuper son poste dès le début, car sinon, les journaux titreront : Et s'il n'y avait que Nicolas Sarkozy ?", observait dernièrement Xavier Bertrand. Et Nathalie Kosciusko-Morizet de résumer : "Le numéro deux saura-t-il se transformer en numéro un ? Voilà le vrai challenge de François Fillon."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire