Mounir GRAMI

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mercredi 3 décembre 2014

Moubarak blanchi?

Nouvelle parodie de justice en Egypte



Photographie présentée comme "le permier selfie de Moubarak après sa libération", et qui circule sur Facebook.Trois ans et demi après sa chute, l'ancien dictateur, blanchi par la justice, pourrait retrouver la liberté. Dans le même temps, des dizaines de milliers de détenus croupissent en prison. Passage en revue de ceux sur qui le régime s'acharne.
Un manifestant anti-Moubarak accablé après le verdict qui a blanchi l'ancien dictateur, samedi au Caire.

Moubarak blanchi, nouvelle parodie de justice en Egypte















La décision de la justice égyptienne de blanchir l'ancien dictateur Hosni Moubarak illustre jusqu'à la nausée le retour en arrière de l'Egypte, trois ans et demi après la révolution de la place Tahrir. L'ancien chef de l'Etat a vu samedi son accusation de complicité de meurtre être levée. Il a également été acquitté pour une affaire de corruption.

Toujours détenu dans un hôpital militaire en raison d'une précédente condamnation, Hosni Moubarak pourrait même bénéficier d'une remise de peine, a indiqué ce dimanche son avocat à l'AFP.
Le verdict de samedi illustre une justice "sélective", "qui semble plus occupée à sanctionner l'opposition qu'à faire respecter la justice", a réagi l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).

40 000 prisonniers depuis la chute de Morsi

L'Egypte a en effet envoyé derrière les barreaux plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis le renversement du président Mohammed Morsi. 40 000, selon WikiThawra, une initiative créée par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, (ECESR) pour documenter les détentions, arrestations et la mort d'opposants. 89% d'entre eux ont été détenus pour des motifs politiques, souligne le site indépendant égyptien en ligne Mada Masr.

78 mineurs condamnés de 2 à 5 ans de prison

Dernier exemple de l'arbitraire absolu de la justice égyptienne, la condamnation, mercredi, de 78 mineurs à des peines de prison allant de 2 à 5 ans, accusés d'avoir bloqué des routes et les transports et de faire partie de la confrérie islamiste des Frères musulmans.

Les Frères musulmans arrêtés en masse

La confrérie, chassée du pouvoir lors du renversement du président élu Mohamed Morsi en juillet 2013, est la principale cible de la répression du régime militaire égyptien. Au moins 1400 de ses partisans ont été tués, plus de 15 000 de ses sympathisants emprisonnés. Et c'est sans compter les centaines de pro-Morsi condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes. Une parodie de justice qualifiée par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente".

Les opposants laïcs embastillés

Mais le pouvoir s'en est également pris à l'opposition laïque et de gauche. Des dizaines de jeunes militants sont derrière les barreaux, notamment pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester. Parmi eux, des figures de la révolution du 25 janvier, comme Alaa Abdel Fattah, Mohamed Adel ou Ahmed Douma. Plusieurs d'entre eux ont entamé des grèves de la faim pour protester contre l'arbitraire dont ils sont victimes.

Journalistes incarcérés

Autres cibles de régime Sissi, les journalistes qui n'acceptent pas de soutenir servilement le président Abdel Fattah al-Sissi. Tels les collaborateurs de la chaîne Al Jazeera, l'Egypto-canadien Mohamed Fadel Fahmy, son confrère australien Peter Greste et l'Egyptien Baher Mohamed, travaillant pour l'antenne anglophone de la chaîne qatarie. Ils ont été condamnés à des peines de 7 à 10 de prison, en juin, pour soutien aux Frères musulmans et diffusion de "fausses nouvelles".
Comme le dit une journaliste britannique dans ce tweet, Peter Greste qui a passé deux semaines en Egypte comme reporter pourrait passer quatre de plus en prison que Moubarak qui a passé trente ans à enfreindre les lois:
Ce qui n'a pas empêché François Hollande, lorsqu'il a reçu le président Egyptien à l'Elysée mercredi, de s'abstenir d'évoquer les atteintes aux droits de l'Homme en Egypte et de se contenter d'appeler à la la poursuite du "processus de transition démocratique".

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