Mounir GRAMI

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lundi 10 décembre 2012

Législatives partielles:

L'abstention est le résultat de la déception de la Gauche!



Il faut bien évidemment relativiser les conclusions auxquelles conduirait une analyse hâtive des résultats des trois élections partielles de ce dimanche. Par définition, ces résultats-là, qui sont isolés dans l'espace comme dans le temps, n'ont pas une signification politique absolue. D'autre part et surtout, ils s'accompagnent d'une faible participation. Il n'empêche : ils révèlent à un moment donné l'humeur de l'opinion, à défaut de traduire les tendances lourdes qui traversent celle-ci. Ils valent ce que vaut un sondage. À ce titre, les consultations de dimanche amènent à trois observations évidentes : la gauche enregistre un désaveu cinglant, la droite ne subit pas le contrecoup de sa crise interne, l'extrême droite ne tire pas profit d'une situation qui apparaissait favorable à ses intérêts. La première de ces trois leçons répond à une logique, les deux autres sont inattendues.

On n'épiloguera pas sur les scores de la gauche. Ils sont le reflet de l'aboutissement des réactions de l'opinion tout au long de ces sept derniers mois. Ils n'étonneront personne, pas même les dirigeants socialistes, et l'on peut parier qu'ils ne conduiront pas ces derniers à corriger leur politique impopulaire. Tout au plus peuvent-ils les amener à y mettre un peu moins de désordre. Mais sur le fond François Hollande semble déterminé, après des débuts incertains, à poursuivre le chemin social-démocrate sur lequel il est désormais engagé, et à jouer sur la durée. Le prix de ce pari pourrait être quelques déboires aux municipales, comme en augurent les résultats dimanche, mais visiblement le président est prêt à ce sacrifice à court terme.

L'électorat de droite fidèle à son idéologie

Il en va différemment à droite, où l'on réfléchira sans doute avec plus de soin sur les leçons de ces trois consultations partielles. Notamment au Front national, grand perdant de l'épreuve. N'a-t-on pas assez dit que l'aggravation de la situation sociale, jointe à la crise de l'UMP, serait une aubaine pour Marine Le Pen ? Or les résultats de dimanche laissent apparaître que l'opinion ne semble pas prête à entrer dans la logique de la révolte aventureuse et du rejet de l'ordre institutionnel. Dans les trois cas de figure intéressés, la fraction protestataire radicale de l'opinion s'est visiblement portée vers l'abstention, non pas sans doute dans une réaction d'indifférence, mais de défiance, de profond scepticisme à la fois vis-à-vis d'une gauche au pouvoir déjà discréditée et d'une extrême droite réduite au verbe.

Ainsi s'expliquerait la surprenante bonne tenue de la droite, alors que sa hiérarchie donne depuis quelques semaines le spectacle d'un désordre affligeant. Comme si l'électorat traditionnel de la droite dissociait les formes et le fond, comme s'il restait fidèle à son idéologie, à ses convictions, à ses espérances en dépit des égarements de ses dirigeants. Cette revanche sur la défaite de mai est encourageante, mais elle oblige de façon solennelle les frères ennemis de l'UMP à mettre fin à une guerre civile qui les déshonore. Soit en s'accordant enfin, soit en se désistant l'un et l'autre dans les plus brefs délais, par respect d'un électorat qui vient de montrer qu'il vaut mieux qu'eux.

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