Mounir GRAMI

Réconcilier la France, pour une société meilleure, un Monde en Paix!

vendredi 7 novembre 2014

7 Novembre...


En ce 7 Novembre 2014, je suis fier de ne plus feter le coup d'Etat du dictateur Ben Ali de 1987 et dont Beji Caid Essebsi deviendra président de l'Assemblée Nationale. Et pour ne pas revenir en arrière, voici l'analyse de Vincent Geisser sur le candidat-président tunisien:






"Moncef MARZOUKI, le président arabe qui casse tous les clichés orientalistes
En tout cas, vu des camps palestiniens de Beyrouth, des camps de réfugiés syriens de la Bekaa, des prisons mouroir du Caire et des quartiers arabes de Jérusalem occupé, Moncef Marzouki est populaire. Un président qui sait parfois dire "Ça suffit aux Européens et aux Américains" !", qui défend la cause palestinienne à la tribune de l'ONU, qui refuse de serrer la main sanglante du dictateur Sissi, qui considère le continent africain comme un vrai partenaire (et non comme une terre de « misérables nègres ») et refuse d'aller manger dans la main de l'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis conserve toute mon estime. Moncef Marzouki a probablement des défauts mais il a aussi su redonner un sens à la politique après 50 ans de lavage des cerveaux : pas de famille présidentielle prédatrice des biens de la Nation (l'épouse et les filles de Moncef Marzouki sont tout aussi pauvres qu'avant son élection), pas de corruption au plus niveau de l'Etat, pas d'appartements luxueux à Paris ou à Dubaï, pas de yachts volés dans le port de Sidi-Bousaid, pas de fils stupide à placer pour sa succession, pas de Cour au Palais Carthage. Moncef Marzouki a fait démentir toutes les analyses orientalistes et racistes selon lesquelles les Arabes aimeraient culturellement être gouvernés par des hommes forts, stupides et brutaux ou des vieillards prostatiques et séniles. Il a mis une belle claque à tous les clichés orientalistes sur le prétendu penchant naturel des Arabes pour les dictateurs corrompus et les partis puissants. Ok, il ne porte pas de cravate, il a le teint « samra » des habitants du Sud, il chausse des lunettes d’intellectuel des années 60, parle le dialecte tunisien avec un accent de Douz, s’habille avec des costumes achetés à Mellassine ou aux Sentiers, mais est-ce là l’essentiel ? Marzouki c’est aussi le président qui cite Voltaire et Kawakibi dans le texte, qui parle couramment cinq langues (dont l’alsacien !) et qui, pour la première fois, a fait rimer « présidence » et « intelligence », à tel point que même les députés français, allemands et les membres du Congrès américain septiques au début à son égard ont fini par dire : « On ne croyait pas que dans le monde arabe, il puisse y avoir un jour un chef d’Etat doté d’un cerveau ! ».

Moncef Marzouki a été (et est toujours) le président arabe qui a contribué à casser tous les clichés orientalistes sur la politique servile dans la région. Rien que pour cela, il conserve toute mon estime de citoyen, de chercheur et d’amoureux de la Tunisie.
Fraternellement.
Vincent Geisser"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire