Mounir GRAMI

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dimanche 6 janvier 2013

Eva, ministre anti-corruption, c'est JOLY!

Mission anti-corruption pour Eva Joly
Eva Joly nommée Ministre d’État chargée de la lutte anti-corruption par François Hollande
C’est par un court communiqué du porte-parole de la présidence de la République, que nous apprenons le projet de nomination d’Eva Joly en qualité de ministre d’État. Cette nomination devrait avoir lieu, lors du prochain remaniement ministériel au printemps prochain.
Las des affaires qui minent la République Française, depuis trente ans, rompant radicalement avec les pratiques de tous ces prédécesseurs, depuis le Général de Gaulle (y compris François Mitterand), François Hollande vient donc de décider la nomination d’Eva Joly au ministère chargé de la lutte anti-corruption et contre les affaires, qui selon lui, nuisent à la démocratie républicaine. Face au danger qu’elle constitue, la corruption apparaît aujourd’hui comme une préoccupation majeure et la lutte contre celle-ci, une priorité absolue, pour le président socialiste.
Selon nos informateurs le ministre d’État serait doté de deux secrétariats, celui de la lutte anti-corruption liée aux lobbys financiers, pharmaceutiques et de l’industrie de l’armement, et celui de l’assainissement de la vie politique (élections locales et collectivités territoriales). A terme, une Inspection Générale de lutte anti-corruption indépendante, devrait être créée avec de larges pouvoirs.
Eva Joly une réputation internationale
La réputation d’Eva Joly ne fait aucun doute quant aux motifs, ayant conduit François Hollande à envisager la nomination de l’ex candidate EELV à la dernière élection présidentielle, à ce poste qui constitue une première dans l’histoire de la République Française et dans celles des pays occidentaux..
Bien au delà de nos frontières, Eva Joly s'est taillée une réputation internationale pour ses combats acharnés contre la corruption. La France découvre cette juge d'instruction tenace dans les années 1990, quand elle instruit plusieurs affaires politico-financières très médiatisées. Son nom reste invariablement associé au dossier Elf. Juge anti-corruption de talent (affaire Elf, Tapie, les frégates de Taiwan, Roland Dumas comme Dominique Strauss Kahn mis en examen… c’est elle !),
Eva Joly a dirigé ensuite pendant huit ans l'unité norvégienne de lutte contre la corruption internationale. "Nous avons mis la lutte contre la corruption et les paradis fiscaux, le blanchiment, sur la scène internationale", explique-t-elle à Kaboul où elle a été désignée en juillet denier par l’ONU.
Eva Joly a conduit plusieurs missions dans ce secteur dans plusieurs pays africains, dont la Zambie, Madagascar ou encore le Nigeria. Le cas afghan, par son ampleur et sa complexité, lui a permis d'enrichir encore sa connaissance du sujet. Mme Joly, fut nommée au sein du MEC (Monitoring and evaluation committee, Comité d'évaluation et de contrôle), un organisme anti-corruption composé de six experts, trois internationaux et trois afghans.
Le Parti Socialiste et les affaires
Si le Parti Socialiste s’est montré particulièrement sévère à l’endroit des affaires et de la corruption, surtout lorsqu’il s’agit de pourfendre la corruption de droite, les gens de la rue Solférino deviennent muets comme des corses, face aux « affaires » qui l’éclaboussent. Il lui a toujours été certainement plus facile de dénoncer hier les Chirac, Coppé, Woerth, Balkany, Carignon, Pasqua et consorts, que de faire le tri parmi ses propres amis. Il est de notoriété publique, que la gauche a du mal à traiter ses « affaires », et il existe plusieurs raisons à cela. Un billet de Michel Deléan « La gauche embarrassée par les affaires politico-financières 01 janvier 2013 » l’explique abondamment.
François Hollande doit se souvenir que François Mitterrand, a eu bien du mal à se dégager des affaires : le Rainbow Warrior, les Irlandais de Vincennes, le Carrefour du développement, et le démarrage du scandale du sang contaminé, principalement; le président de la République doit également se souvenir des fausses factures du Gifco (qui bénéficie alors au PCF), du groupe Urba et de la Sages (pour le PS).
Par ailleurs, qu’est-ce qui permet de faire la différence entre la droite et la gauche : avec d’une part le délit d’initié boursier où l’on trouve Samir Traboulsi et Alain Boublil, des proches du premier ministre Pierre Bérégovoy et d’autre part les affaires Karachi, Woerth et Tapie ?
En quoi encore, l’affaire de la Mnef serait-elle différente des abus de biens sociaux du premier cercle(Bettencourt) pour financer les partis ? Par charité on n’évoquera pas les rétro-commissions liées aux ventes d’armes et qui ont profité aux principaux partis politiques.
François Hollande sait bien aussi qu’aujourd’hui, rien ne distingue aux yeux de l’opinion publique un J-M Boucheron(Angoulême) d’un Jean-Noël Guérini à Marseille des Carignon(Grenoble) et Balkany(Levallois) d’un Cahuzac empétré avec les affaires d’un Eric Woerth...et les siennes!.La complaisance de Jérôme Cahuzac face à Eric Woerth dans l’affaire de l’Hippodrome de Compiègne est venu de surcroit renforcer chez le citoyen lamda, l’idée d’une très large collusion, entre le PS et l’UMP. Selon nos informateurs, l’affaire Cahuzac a agit comme un révélateur semble-t-il.pour l’actuel hôte de l’Elysée.
François Hollande a bien compris le danger de la corruption contre la démocratie
Déjà que les électeurs à qui il est demandé des efforts par ailleurs (retraites, pouvoirs d’achat) ne voient plus la sortie du tunnel de l’austérité depuis vingt ans, les affaires à droite comme à gauche leurs deviennent insupportables Cette confusion entre la défense de l'intérêt public et celle de quelques intérêts particuliers dure depuis trente ans. Mais si historiquement, la droite est volontiers assimilée aux puissances de l’argent, à l’entreprise, à la finance, et à une caste qui se sent légitimement dépositaire du pouvoir politique, la gauche l’imite parfaitement.
La gauche elle, qui spontanément était associée aux valeurs d’égalité, d’équité, de respect de la norme commune et de morale politique a perdu cette légitimité.
Plus que l’abstention qui guette les élections à venir, le Front National risque d’apparaître comme le chevalier blanc et le prochain gagnant des futurs scrutins. Le psychodrame entre les chefs de l'UMP Fillon Copé, qui durent depuis deux mois amplifiera ce phénomène. De plus, il se pourrait que l’augmentation des incivilités et de la délinquance (y compris financière et des cols blancs) serait liée au mauvais exemple donné par les politiques au plus haut niveau.(ceci mériterait toutefois d' être vérifié par des enquêtes sociologiques)
Faute d’avoir réussi à ré-enchanter la politique, la gauche devrait pourtant se montrer irréprochable en matière de lutte contre la corruption. Les rigueurs de la loi doivent s’appliquer à tous, justement au nom des valeurs et de l’égalité des citoyens devant la loi.
Comme le souligne Michel Déléan, c’est pourtant en affrontant courageusement les « affaires » que la gauche peut sauver son âme, et garder la confiance de son électorat.
Les politiques en particulier ceux de gauche ont depuis longtemps fini de nous faire réver, inventons le rêve!

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