L'ex-premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a nié lundi 25 février devant la justice militaire tout rôle dans la répression meurtrière d'une manifestation durant la révolution, assurant que les décisions liées à la sécurité dépendaient du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Il a aussi assuré n'avoir eu que trois entretiens avec M. Ben Ali, qui avaient porté essentiellement sur le développement économique, entre les 12 et 14 janvier, les trois derniers jours avant la fuite du président pour l'Arabie saoudite après 23 ans de règne sans partage.
PLUS DE 300 MORTS DANS LA RÉPRESSION
Les ex-dirigeants tunisiens sont poursuivis pour la mort d'Omar Haddad, tué lors d'une manifestation à Sfax le 12 janvier 2011. Outre M. Ben Ali qui est jugé par contumace, les accusés sont l'ancien ministre de l'intérieur Rafik Belhaj Kacem, l'ex-directeur de la sécurité présidentielle Ali Seriati ainsi que deux lieutenants de la police, tous présents à l'audience lundi.
Mohamed Ghannouchi, qui a dirigé le premier gouvernement post-révolutionnaire, a toujours assuré n'avoir jamais eu la charge des questions de sécurité, des domaines réservés selon lui au ministère de l'intérieur et à la présidence.
Selon un bilan officiel, la répression du soulèvement populaire qui a chassé M. Ben Ali a fait plus de 300 morts et des centaines de blessés. L'ancien président a déjà été condamné à la prison à vie à deux reprises pour la répression de manifestations en décembre 2010-janvier 2011. Il a aussi écopé de plusieurs décennies de réclusion dans des affaires de corruption. La justice tunisienne a confié aux tribunaux militaires ces affaires qui sont jugées une par une devant différents magistrats du pays.
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